Loups face aux clôtures, dans l'espace pastoral - séquence 13

Source : Projet CanOvis - IPRA 2013-2018

Description : De l’alpage à la plaine, quelles que soient leur forme et leur destination, les clôtures font partie intégrante des territoires arpentés par les loups. Dans un espace pastoral, la clôture a pour vocation principale la contention du bétail. Quand il s’agit de contrer la prédation liée aux loups elle participe alors à la protection des troupeaux. Selon sa conception, elle peut avoir un rôle direct en tant que barrière physique « anti-intrusive », mais plus généralement l’enclos a une fonction dissuasive et permet d’optimiser le travail de surveillance des bergers et des chiens de protection.

Ces images et vidéos sont propriété de l'IPRA, toute utilisation et reproduction est interdite sauf autorisation expresse et contractuelle. Nous contacter


Dans un environnement pastoral, confrontés aux clôture, les réponses des loups sont variées :

• Face aux clôtures classiques de contention

Domestiques ou sauvages, généralement les canidés s'affranchissent facilement des clôtures :

Un chien de protection entre dans le parc de nuit
Un renard se faufile sous le grillage

Comme la plupart des animaux, les loups s’accommodent aussi assez bien des clôtures fixes, type : ursus, fils métalliques, barbelés … Ils en recherchent les points (inévitables) de faiblesse. Le plus souvent, les coulées d'autres animaux les y mènent automatiquement … pour ensuite les enjamber, passer dessous ou, selon les conditions, les sauter.

Il semble par ailleurs que le mode de franchissement et la détermination à le faire peuvent varier d’un individu à l’autre dans un même groupe de loups et pour une même situation.

En vadrouille sur le pâturage, un loup doit franchir un grillage (ursus) pour rejoindre un congénère. Après quelques hésitations et sans élan !

Grillage, type ursus - un chien de protection veille

En retour vers leur site de rendez-vous : deux manières de franchir le grillage pour deux loups du même groupe. Chacun son style.

.

Pour rejoindre un alpage ovins, deux loups franchissent une clôture à vaches (barbelés 3 fils)

Clôture 3 fils barbelés, pâturage bovins

• Face aux filets de protection

Juste avant d'ouvrir le parc de nuit, pour une nouvelle journée de pâturage ...

Dans la lutte contre la prédation la clôture s’utilise principalement pour le regroupement nocturne des animaux domestiques et dans une moindre mesure pour créer des parcs de pâturages. (plus d'info). Le filet électrifiable est l’outil préconisé le plus utilisé pour constituer « sur mesure » les parcs nécessaires (tronçon de 50 m pour une hauteur de 0.8 m en ovins et 1.2m en caprins).

Puisque controlés quotidiennement, les parcs de regroupement nocturne ne présentent normalement pas de failles, à fortiori s’ils sont électrifiés. Il est bien sûr évident que les loups ont les capacités physiques pour sauter de tels obstacles.

Mais, si la prédation au sein des parcs de nuits (et de pâturage) n’est pas rare, le plus souvent les filets jouent leur rôle de protection. Associés à la présence des chiens, des bergers, à la proximité de la cabane, d’une route … , les filets représentent sans doute une « barrière psychologique » dissuasive (plus qu’une barrière physique) qui freine généralement les intentions déprédatrices des loups et les pousse à se raviser dans leur tactique (ce qui donne le temps aux chiens ou aux bergers de réagir) ou à « passer leur chemin ».

Ici encore, l’effet du filet semble corrélé au caractère individuel des loups qui s’y frottent. Certains, malgré les motivations (prédater, échapper à un CPT …) « n’osent » pas les franchir (qu’ils soient électrifiés ou non) tandis que d’autres les sautent aisément… même électrifiés et en présence des chiens.

>> EFFET DISSUASIF DES FILETS :

Début de nuit, deux loups viennent visiter le parc de nuit, lancent une attaque et … passent leur chemin. Le parc est non électrifié (poste en panne), le dérangement du troupeau est minime, les chiens présents ne réagissent pas.

Pour casser une habitude de prédation, deux filets sont installés (non électrifiés) et aident, avec le relief rocheux, à former un parc en demi-lune à proximité immédiate de la cabane du berger. Les approches habituelles des loups sont contrariées.

Face à un chien de protection, un loup souhaite accéder à la carcasse d’une brebis au sein d’un parc ouvert (filets non électrifiés) non occupé par le troupeau. Malgré l’opposition et les offensives du chien, le loup prend bien soins de contourner la clôture à chaque approche ou repli. (extraits tirés d’un article illustrant le coté « charognard » du loup)

>> LES LIMITES DE LA DISSUASION ... mais pas pour tous les loups !

IMAGES INEDITES

Un couple de loups en prospection, souhaite "visiter" une carcasse au sein d’un parc de nuit (non occupé par le troupeau, non électrifié). Après repérages, l’un franchi l’enceinte, tandis que l’autre, plus méfiant, « s’affole » en attendant le retour de son congénère.

IMAGES INEDITES

Après plusieurs visites au parc de nuit et renoncements, dans la même nuit, un des loups du couple « craque » et pénètre dans l’enclos électrifié. Sa compagne, elle, pourtant la plus insistante, n’ose pas passer à l’acte. Le filet et plus généralement le contexte global de protection doivent jouer ici leur rôle « psychologique » malgré l’exemple du loup le plus aguerri. Et les chiens feront le job !

Ce petit tour d’horizon, sur ce que nous avons pu observer du comportement des loups face à certaines clôtures, nous rappelle (s'il le fallait encore) que ces animaux sont fortement adaptatifs. Mais qu’il ne faut pour autant pas les surestimer. Le plus souvent en effet, le filet, à fortiori en combinaison avec d’autres outils de protection, rempli sa fonction de (primo) protection.
Ces observations mettent elles aussi en évidence que l’efficacité d’un système de protection dépendra en premier lieu du "facteur loups" et de notre capacité à les cerner rapidement et réagir en conséquence.

« A quels loups avons-nous à faire ? de quoi sont ils capables ? » En savoir plus sur la personnalité des loups


Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique, particulièrement à ce stade de l’étude.

Mots clés: Vidéos CanOvis

Qui sommes nous ?

L’IPRA (Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection) a été créé en 1997 par Jean-Marc Landry, biologiste et éthologue, à la suite du retour du loup en Suisse et l’introduction des premiers chiens et ânes de protection.

Son objectif ? Trouver des solutions adaptées pour permettre une cohabitation durable entre le pastoralisme et les carnivores.

Continuer

Nous contacter

Jean-Marc LANDRY
06 79 32 84 45

Jean-Luc BORELLI
06 84 75 05 13

SUISSE
Rue de Bonnefille 1
bât. des Gentianes 5
1972 Anzère (Ayent), Valais

FRANCE
1930 route du pontet
74300 La Frasse, Haute-Savoie

Envoyer un email

Copyright © - IPRA LANDRY - Tous droits réservés
Web conception 2018 - Gus LYON