Face à face - Séquence 4

Titre : Face à face : loup et CPT se jaugent

Source : Projet CanOvis - IPRA

Description : Durant plusieurs heures, un loup est présent sur l’alpage et exerce une pression sur le troupeau. Parmi les nombreuses interactions avec les CPT observées pendant la nuit, cette séquence illustre les relations non agonistiques qui peuvent exister entre CPT et loups. Massif du Mercantour - Aout 2014.

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Le contexte

Nous sommes sur le « quartier d’aout » pâturage d’altitude constitué quasi exclusivement de pelouse alpine. Le troupeau de 2000 ovins est regroupé pour la nuit dans un parc en demi-lune, devant la cabane du berger (2165 m). Cinq CPT complètent le dispositif de protection.

Le quartier d’aout et le site de regroupement nocturne

L'action

Un loup a été détecté sur l’alpage dès 21h45. Après une tentative d’attaque déjouée et une première poursuite par les CPT, le prédateur est maintenant attiré par une carcasse d’agneau prédaté la veille, en contre bas de la cabane. Mais deux CPT lui en refusent l’accès.

Le contexte avant l’action

Extrait n°1 : Le CPT s’interpose et poursuit le loup

23h50, après une phase de « repos » (animal couché), le loup se rapproche de la carcasse, il est mis en fuite par un des deux CPT présents.

Extrait n°2 : Le face à face

La poursuite est de courte durée. Pendant plusieurs minutes loup et CPT vont s’observer. Se « jauger » ?

Extrait n°3 : Le loup insiste sur la carcasse

Finalement le loup s’en retourne vers la carcasse, « accompagné » par le CPT, celui là même qui l’avait poursuivit. Pour autant les deux CPT vont continuer de tenir en respect le loup toujours intéressé par l’agneau mort. A 00h24, il abandonne … pour retenter une attaque (infructueuse) sur le troupeau !


Commentaires

Malgré sa localisation en plein cœur d’une ZPP, ce troupeau subit relativement peu de dommages tout au long de la saison d’alpage.

Pourtant, nous avons pu constater lors de différentes nuits de suivi qu’un ou plusieurs loups pouvaient se montrer particulièrement présents et insistants comme la nuit décrite ici où l’on observera un ou deux individus 5 heures durant avec deux tentatives d’attaques (une brebis blessée), de longues séquences d’interactions variées (et originales) entre CPT et loup, l’intervention de l’éleveur pour effaroucher un des loup et des phases de socialisation-jeux entre loups, non loin du troupeau.

La séquence présentée ici fait le zoom sur un type non agonistique de relations entre loup et CPT que ce travail de suivi nocturne permet de mettre en évidence. Nos observations révèlent progressivement une autre forme d’interaction, moins « convenue », basée sur une communication-socialisation « non violente » où les deux canidés s’observent, s’évaluent … et parfois même, sur un même espace, se tolèrent. Du moins en apparence !

Cette nuit là, le loup s’intéresse autant au troupeau qu’à la carcasse de l’agneau que lui et/ou ses congénères ont prédaté la veille. Dans les deux cas, malgré l’intervention des CPT, du berger, de l’éleveur, il se montre insistant et audacieux pour arriver à ses fins. Si les chiens font front durant les attaques au troupeau, ils sont moins combatifs pour « défendre » la carcasse, peut-être « lassés » face à la détermination du loup ? Pourtant les CPT font certainement une « défense de ressource » puisque eux aussi consomment, à tour de rôle, sur la carcasse !

Ces évènements soulignent l’immense complexité des relations entre les deux canidés (affrontement, tolérance, socialisation...), l’importance de leur caractère individuel (et de sa variation) : tous les loups sont-ils aussi insistants et aptes à « négocier » avec un CPT ? Avec tous les CPT ? Qu’est ce qui détermine l’agressivité ou la tolérance d’un CPT ? Pourquoi un même CPT peut successivement poursuivre un loup et le laisser retourner vers la ressource convoitée ?

Pour plus de développements voir le Rapport final du projet CanOvis


Réalisées dans le cadre du suivi nocturne du projet CanOvis, ces images présentent un caractère exceptionnel. Elles fournissent des données qui confirment certaines connaissances déjà établies mais révèlent également des informations inédites sur les interrelations entre loups, troupeaux et système de protection, qu’il convient d’aborder avec prudence et rigueur scientifique.

Qui sommes nous ?

L’IPRA (Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection) a été créé en 1997 par Jean-Marc Landry, biologiste et éthologue, à la suite du retour du loup en Suisse et l’introduction des premiers chiens et ânes de protection.

Son objectif ? Trouver des solutions adaptées pour permettre une cohabitation durable entre le pastoralisme et les carnivores.

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